Museveni, 80 ans, Candidat pour la Continuité ou l’Éternité ?
Museveni : un septième mandat à 80 ans
Le paysage politique ougandais est une fois de plus dominé par la figure du président Yoweri Museveni. À l'approche des élections générales prévues pour le début de l'année prochaine (2026), le parti au pouvoir, le Mouvement de Résistance Nationale (NRM), a annoncé que Museveni, âgé de 80 ans, briguera un nouveau mandat. Cette annonce, loin d'être une surprise, cristallise les tensions et les inquiétudes quant à l'avenir démocratique du pays.
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| Président Yoweri Kaguta Museveni Tibuhaburwa (born 15 September 1944) |
Museveni, qui dirige l'Ouganda depuis près de six décennies, est une figure controversée. Initialement salué pour son engagement envers la bonne gouvernance, l'ancien chef rebelle a progressivement consolidé son pouvoir, écrasant toute opposition et modifiant la constitution pour se permettre de briguer des mandats successifs. L'ascension de Museveni au pouvoir, marquée par la fin de la dictature d'Idi Amin Dada, avait suscité l'espoir d'un renouveau démocratique en Ouganda. Cependant, la réalité politique actuelle est bien différente.
L'annonce de la candidature de Museveni intervient dans un contexte de répression croissante à l'encontre de l'opposition. Des militants de premier plan et des politiciens sont victimes d'intimidation, d'enlèvements et de détentions. Ces pratiques, documentées par des organisations de défense des droits de l'homme telles que Amnesty International et Human Rights Watch, suscitent de vives inquiétudes quant à la possibilité d'élections libres et équitables en Ouganda.
La confirmation de la candidature de Museveni intervient peu après que l'un de ses principaux opposants, le musicien devenu politicien Bobi Wine, a également déclaré son intention de se présenter en 2026. La confrontation entre ces deux figures politiques promet d'être explosive. Bobi Wine, de son vrai nom Robert Kyagulanyi Ssentamu, a su mobiliser une importante base de partisans, en particulier chez les jeunes. Sa popularité croissante représente un défi direct au pouvoir de Museveni, expliquant en partie la répression dont il et ses partisans sont victimes.
Le NRM, par la voix de Tanga Odoi, président de la commission électorale du parti, a confirmé que Museveni exprimera son "intérêt pour le poste de président en tant que candidat du parti lors des prochaines élections générales". Cette formulation, bien que formelle, souligne la mainmise de Museveni sur le parti et sur le processus électoral.
L'enjeu de ces élections est crucial pour l'avenir de l'Ouganda. La longévité de Museveni au pouvoir soulève des questions fondamentales sur la démocratie et l'alternance politique. La répression de l'opposition et les modifications constitutionnelles visant à permettre à Museveni de se maintenir au pouvoir érodent les fondements d'un système démocratique et alimentent les tensions sociales et politiques.
Alors que l'Ouganda se prépare pour les élections de 2026, la communauté internationale observe avec attention l'évolution de la situation. La capacité de l'Ouganda à organiser des élections libres, équitables et transparentes sera déterminante pour sa stabilité future et pour sa crédibilité sur la scène internationale. Le spectre d'une cinquième décennie de règne pour Museveni plane sur l'Ouganda, soulevant des questions essentielles sur l'avenir de la démocratie dans ce pays d'Afrique de l'Est.

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