Un Nouveau Chapitre pour le Burundi : Analyse du Nouveau Gouvernement du 6 Août 2025
Par Ndayikeze Apollinaire | Mercredi 6 Aout 2025
Une page décisive de l'histoire politique contemporaine du Burundi s'est tournée le 6 août 2025. Sous l'impulsion du Président de la République, le Général Major Evariste Ndayishimiye, le Burundi vient de se doter d'un autre Gouvernement. Annoncée par décret présidentiel N° 100/003 du 05 août 2025, la formation de cette nouvelle équipe exécutive n'est pas une simple formalité administrative ; elle représente un remaniement tant attendu, porteur d'espoirs et de promesses pour la nation. Cette restructuration est perçue par de nombreux observateurs comme un pas de géant pour le Burundi, un signal fort envoyé tant à la population qu'à la communauté internationale. En nommant des compétents au Gouvernement et en veillant à une représentation équilibrée, le Chef de l'État inaugure ce qui s'apparente à un nouveau départ, dont la feuille de route est solidement ancrée dans une ambition de modernisation, d'efficacité et d'unité nationale.
| Le Nouveau 1er Ministre prêtant serment le 5 août 2025 |
Un remaniement
stratégique et inclusif : le visage du renouveau
La composition du nouveau Gouvernement révèle une volonté manifeste de rupture avec certaines pratiques passées et une adhésion à des principes de gouvernance modernes.
Le premier trait saillant est la
formation d'un Gouvernement unitaire. Une attention méticuleuse a été portée à l'équilibre des
genres (femme, homme) et à la représentation de toutes les composantes de la
nation où toutes les ethnies sont représentées. Cette approche
inclusive n'est pas seulement symbolique ; elle est fondamentale pour
consolider la paix sociale, renforcer la cohésion nationale et s'assurer que
les politiques publiques reflètent la diversité et les aspirations de
l'ensemble du peuple burundais.
Le second aspect notable réside dans le choix des personnalités. Le Président Ndayishimiye a misé sur un savant mélange d'expérience et de nouvelles énergies en nommant des technocrates reconnus pour leurs compétences et des figures politiques dont l'intégrité est saluée. Cette sélection rigoureuse vise à garantir une gestion saine et efficace des affaires publiques, loin des considérations clientélistes. Parmi les nouveaux visages figure Alain Ndikumana, nouveau Ministre des Finances, du Budget et de l'Economie Numérique. Depuis sa nomination en 2023 à la tête du Bureau d’Études Stratégiques et de Développement (BESD), il est reconnu comme le principal architecte derrière la Vision Burundi 2040–2060, une feuille de route ambitieuse qui projette le Burundi comme émergent d’ici 2040 et développé à l’horizon 2060. Sa trajectoire illustre une fusion rare entre expertise technique, sens stratégique et engagement patriotique. Sous sa houlette, le BESD est devenu un véritable laboratoire d’idées articulant planification, innovation numérique et souveraineté budgétaire.
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| Les Ministres sortants |
Une boussole pour l'action : le cadre stratégique du décret du 5 août 2025
La formation de ce Gouvernement ne s'est pas
faite ex nihilo. Elle s'inscrit dans le cadre d'une vision stratégique
clairement définie par le décret n°100/002 du 5 août 2025 portant sur la
structure, le fonctionnement et les missions du Gouvernement. Ce texte fondateur
agit comme une véritable boussole pour la nouvelle équipe traçant les contours
d'une administration publique modernisée, efficace et redevable.
Le décret établit une architecture gouvernementale
claire et hiérarchisée articulée autour du Président de la République, du
Vice-Président et du Premier Ministre. Ce dernier se voit confier un rôle central de
coordination et d'animation de l'action gouvernementale. Il est le garant de la
solidarité ministérielle et de la mise en œuvre cohérente de la politique
nationale. Pour ce faire, chaque ministère est tenu d'élaborer un Plan de Travail
et Budget Annuel (PTBA), un outil de planification et de suivi rigoureux qui
engage la responsabilité de chaque ministre avec des bilans trimestriels soumis
au Premier Ministre.
La décentralisation :
rapprocher l'État du citoyen
L'un des piliers de la vision portée par le
Président Ndayishimiye et inscrite dans le décret est une politique de
décentralisation ambitieuse. Le nouveau Gouvernement a pour mission cardinale de faire
du développement local une réalité tangible. Presque tous les ministères sont désormais
chargés d'accompagner techniquement leurs antennes provinciales et communales,
de transférer les ressources humaines et financières nécessaires et de
superviser l'exécution décentralisée des politiques publiques.
Cette approche vise à autonomiser les
collectivités locales et à les transformer en véritables moteurs du
développement. Des initiatives concrètes, telles que le renforcement
du Fonds National d’Investissement Communal (FONIC) et l'élaboration
de manuels de procédures pour les communes, sont prévues pour outiller les
entités locales. L'objectif final est de rapprocher l'administration des
administrés, de répondre plus efficacement à leurs besoins et de s'assurer que
la croissance économique profite à toutes les régions du pays sans exception.
Performance et collaboration
: les nouveaux paradigmes de la gouvernance
Le temps des ministères fonctionnant en silos isolés est révolu. Le nouveau cadre impose une culture de la collaboration et de la coordination intersectorielle. Des défis majeurs comme renforcer l’administration publique, diversifier l’économie en misant sur l’agro-industrie, les mines et les services numériques, investir dans le capital humain à travers l’éducation, la santé et l’emploi des jeunes, améliorer l’agriculture, l’élevage et protéger l’environnement en intégrant la résilience climatique, améliorer les relations internationales à travers la diplomatie, le respect des droits humains et la coopération avec les partenaires, décentraliser efficacement en dotant les communes de moyens et de compétences ne peuvent être relevés que par une action concertée et transversale impliquant plusieurs départements ministériels. Le Conseil des Ministres, qui se tiendra de manière bimensuelle est réaffirmé comme le lieu par excellence de la délibération collective et de la cohésion gouvernementale.
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| Les Ministres entrants |
Parallèlement, un accent sans précédent est
mis sur la performance et la redevabilité. Chaque ministre sera jugé sur des
résultats concrets, mesurés par des indicateurs de performance alignés sur les
grandes orientations stratégiques du pays, notamment le Plan National de
Développement (PND) 2018-2027 et la vision à long terme "Burundi,
pays émergent en 2040 et développé en 2060". Cette culture de la
gouvernance basée sur les résultats est renforcée par des mécanismes clairs de
reddition de comptes et la possibilité de sanctions pour les manquements
graves, garantissant que l'action publique soit constamment orientée vers le
bien-être de la population.
Des attentes elevées
pour un avenir prometteur
La mise en place du Gouvernement du 6 août 2025
constitue bien plus qu'un simple ajustement politique. C'est l'incarnation d'une vision audacieuse
pour le Burundi, une vision d'unité, de compétence, de performance et de
proximité avec le citoyen. En alliant une représentation inclusive à un cadre de
travail rigoureux et moderne, le Président Evariste Ndayishimiye pose les
jalons d'une nouvelle ère de gouvernance.
Les défis restent immenses et la réussite de cette
nouvelle équipe dépendra de sa capacité à traduire cette vision ambitieuse en
actions concrètes et en résultats tangibles pour chaque Burundais. Cependant, l'optimisme est de mise.
L'alignement stratégique, la clarté des missions et la volonté politique
affichée constituent un socle solide pour l'avenir. La nation observe ce nouveau
départ avec espoir et confiance, et l'on ne peut que joindre sa voix à
celle du peuple pour dire : nous leur souhaitons plein succès dans
leurs hautes et nobles fonctions au service du Burundi.


Le constat qui se dégage de ce remaniement gouvernemental du 6 août 2025 est celui d’un tournant stratégique et porteur d’espoir pour le Burundi. Ce nouveau gouvernement, structuré autour d’une vision claire et d’un décret rigoureux, marque une rupture avec les pratiques passées en misant sur la compétence, l’inclusivité et la redevabilité. L’équilibre ethnique et de genre, la nomination de technocrates intègres comme Alain Ndikumana et l’ancrage dans la Vision 2040–2060 traduisent une volonté de modernisation profonde. La décentralisation, la coordination intersectorielle et l’évaluation trimestrielle des ministères instaurent une culture de performance inédite. Ce n’est pas seulement un changement de visages, mais une refondation de la gouvernance, où chaque action publique est appelée à répondre aux aspirations concrètes du peuple burundais. Bonne chance à la nouvelle équipe.
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